Commission TechniqueCommission Technique - Privé

Commission Technique : compte-rendu de la réunion du 7 Mars 2025

Cette réunion s’est déroulée en présence dans les locaux de la FICAM à Paris 16e, et simultanément en visiophonie par internet, avec la participation de :

Bruno BLANCHARDBTS-AV lycée Evariste Galois
Xavier BRACHETDigital Media Nutty
Fabrice BROWETEducation Nationale
Marc GIACOBBINeyrac Films
Laurent HERITIERTranspalux
Pierre JACQUET Titra-films
Renaud JUNGMANNVFX-Workshop
Hans-Nicolas LOCHERCST
Paul MAISON-REGNAUTIIFA
Fabien MARGUILLARDFICAM
Jean-Yve MARTINSony France
Pascal MONTAGNACST
Christophe NELSONINA
Gnamou RANAIVOSONBTS-AV lycée Boulogne-Billancourt
Pascal SOUCLIERIIFA
Tommaso VERGALLONoir-Lumière
Vincent VITTECOQInstagrid

Revue des évènements et actualités du secteur audiovisuel au cours des mois de Décembre et Janvier

  • La CST proposait jusqu’au 1er Mars une consultation publique par internet du texte révisé de la recommandation technique référencée RT-043, portant sur la conservation des programmes. A l’issue de cette période qui permettait aux public experts de transmettre des demandes de corrections du texte, c’est X.Brachet qui va conduire pour la CST l’examen des propositions qui ont été déposées sur le document publié en ligne.
  • La commission Postproduction de la FICAM organise une réunion le mercredi 12 Mars sur le thème des fichiers médias livrables en diffusion. Les prestataires de postproduction et les laboratoires de déclinaison de médias numériques souhaitent évoquer les problématiques de gestion et de logistique qui sont liées à une diversité excessive des spécifications techniques liées aux commandes.

Instagrid : batterie électrique portable pour les tournages et événements.

Vincent VITTECOQ : La société allemande Instagrid propose depuis quatre ans des systèmes d’alimentation électrique autonomes, portables et modulaires, à base de blocs accumulateurs de type Lithium-ion. Les batteries “Intagrid One” ont été conçues à l’origine pour répondre aux besoins énergétiques des chantiers du bâtiment et travaux publics. Elles  sont maintenant disponibles à la location chez les loueurs audiovisuels (https://instagrid.co/fr/contact#content-block-contact-find-a-rental), et ont  fait l’objet d’évolutions techniques afin de répondre aux besoins des activités audiovisuelles  avec notamment l’application “Instagrid App” pour le suivi de consommation, la géolocalisation et la collecte des données Ecoprod.

Le bloc de batterie présente des dimensions comparables à celles d’une tour de PC, et pèse moins de 20kg pour être conforme aux réglementations en vigueur dans le BTP. Il est étanche, et conforme au standard d’indice de protection IP-54 contre l’eau et la poussière. Il intègre un onduleur interne et délivre un signal de 220 Volt monophasé à 50 Hertz pour une puissance instantanée de 3600 Watts, sur une prise femelle de type-F au standard 16A, et sur une prise de type powerCON. Une évolution future permettra la fourniture de courant en 16A triphasé. Un bloc peut fournir une énergie totale de 2,1 kW/h; le couplage électrique parallèle de 3 blocs permet d’atteindre 6,3 kW/h. Le bloc se décompose en 4 étages constitués de 6 modules chacun, soit un total de 24 modules accumulateurs. Il peut fournir une alimentation dans une plage de -20°C à +60°C. Il est rechargeable en 2H30 sur le secteur avec une consommation de courant de 4A. La recharge nécessite une température environnante minimum de 0°C. Le bloc Instagrid One est silencieux (0dB) car il n’utilise pas de système de refroidissement. En plus de son mode de recharge et de son mode de fourniture d’alimentation, il dispose d’un mode “verrouillage”qui isole les modules pour plus de sécurité lors du transport et stockage. Des discussions sont en cours avec les autorités de sécurité de l’aviation civile et les compagnies aériennes pour tenter de faire homologuer ce mode de sécurité, et faire en sorte que le transport de ces batteries soit autorisé sur les avions de ligne. Il existe un bloc additionnel de connexion amovible qui peut se fixer sur le côté de la batterie. Ce coupleur “Instagrid Link” permet:

– de coupler 3 batteries pour accroître la durée d’exploitation, passant de 2,1 kWh à 6,3 kWh. 

– de recharger 3 batteries simultanément sur une seule prise 16A en 2H30.

– de remplir les fonctions d’un onduleur sans interruption en cas de délestage, permettant le passage d’une alimentation secteur à l’alimentation batterie (régie alimentée sans interruption).

– d’alimenter jusqu’à trois appareils protégés par des disjoncteurs différentiels.

Il est raccordé aux blocs batteries par le même câble  de type-F et powerCON nécessaire à la recharge. Les matériaux qui constituent le bloc batterie sont recyclables à 93%. Chaque unité intègre une puce de géolocalisation qui permet de connaître la position géographique de la batterie sur une carte affichée à l’écran d’un smartphone, notamment en cas de vol. La batterie est garantie pour une durée de vie de 2000 cycles de recharge, qui correspond à une utilisation quotidienne moyenne sur une durée de 7 ans. Le prix catalogue de la batterie est de 3450€, celui du coupleur est de 790€, l’application mobile est gratuite.

Voir aussi https://instagrid.co/fr

Sony : nouvelles caméras et nouveaux services

Jean-Yves MARTIN : parmi les innovations que présentait la marque Sony lors du salon IBC à Amsterdam en septembre dernier, on notait l’arrivée de nouveaux modèles de caméras de prises de vues capables d’assurer automatiquement le cadrage d’une personne grâce à l’IA et au Deep-Learning. On notait aussi des évolutions des gammes de caméras de tournage de cinéma, et une contribution de Sony à la nouvelle coalition internationale C2PA.

Les deux nouvelles caméras vidéos UHD de poing référencées PVW-Z200 et HXR-NX800 sont des caméras compactes, légères et performantes qui peuvent être très rapidement mises en service sur le terrain de reportage. Leurs principales caractéristiques sont semblables; elles fournissent des images en définition UHD/4k/3840p (ou HD/2k/1920p) à la cadence de 120 ips en balayage progressif, grâce à un capteur CMOS de dimension 1 pouce. Avec ce grand capteur, l’optique d’origine travaille dans une gamme de focale de 24 à 480 mm en UHD, et de 48 à 960mm en HD. Les deux modèles peuvent traiter la couleur selon les deux courbes de transfert Rec709 pour la vidéo/TV, et S-Cinetone pour le cinéma. Un stabilisateur optique peut être activé pour compenser les instabilités de l’axe de prise de vue notamment en très longue focale. Un traitement vidéo numérique utilisant une IA en temps réel permet de détecter automatiquement la présence d’une personne dans le cadre filmé. Il s’agit d’un algorithme interne d’IA entrainée en Deep-Learning à la reconnaissance de la morphologie du corps humain. Ce mode IA est spécialisé dans la reconnaissance des personnes -uniquement les êtres humains- dans toutes les positions, y compris lorsqu’elles tournent le dos à la caméra (pas de visage de référence). Ce mode permet de découper automatiquement un plan de cadrage moyen ou serré en HD dans l’image d’un plan large fixe UHD, et d’assurer le suivi dynamique du cadre numérique en fonction des déplacements de la personne dans l’espace optique de l’image filmée. Ces deux nouveaux modèles de caméra s’adressent à des contextes d’utilisation différents: le modèle PVW s’adresse aux utilisateurs du secteur broadcast, avec la présence de connecteurs de sorties au standard SDI et Time-Code. Le modèle HXR en est dépourvu; il coûte moins cher et correspond plus aux pratiques du reportage et des vidéastes. Ces caméras peuvent communiquer en mode Monitor and Control avec un équipement numérique de type terminal mobile connecté, fonctionnant sur l’OS Android; ce boitier référencé PDT-FP1 a l’apparence et les dimensions d’un smartphone; il s’agit en fait d’une mini-tablette à écran tactile servant à échanger à distance des informations, des images et des commandes avec la caméra en position de prises de vues.

Basée sur le même type de capteur CMOS 1 pouce, une nouvelle caméra tourelle PTZ référencée BRC-AM7 utilise l’IA de reconnaissance des personnes pour piloter cette fois l’orientation motorisée de l’axe de la prise de vue. Elle dispose d’un sélecteur de filtre gris neutre de densité variable, allant de 1/2 à 128 ND. Dans la même gamme, l’ancien modèle de caméra PTZ référencé FR7, à grand capteur et objectif interchangeable, pourra bénéficier d’une mise à jour pour intégrer le mode de cadrage automatique basé sur l’IA.

Les caméras de cinéma numérique des gammes Burano et Venice de Sony sont largement utilisées sur les tournages de films de cinéma, dont certains régulièrement sont primés dans les festivals nationaux et internationaux. Les différents déclinaisons de ces gammes évolueront au cours de l’année 2025, au mois d’avril avec Burano V.2, et au cours de l’été avec Venice V.4

Enfin, en tant que fabricant industriel de capteurs d’image, d’appareils de prises de vues photographiques professionnels et de caméras vidéo de reportage, Sony est membre de la coalition industrielle C2PA qui développe une technologie numérique innovante d’authentification de l’origine des images d’information d’actualité. Le procédé permettra à terme de transmettre, tout au long de la chaîne technique de traitement des images photo et vidéo d’actualité, un certificat garantissant que les images diffusées proviennent effectivement d’une prise de vue réelle. Les performances actuelles des IA génératives d’images accessibles à un large public entraînent une circulation alarmante d’images d’actualité trompeuses publiées sur le web. La présence de ces fakes news va rapidement avoir pour effet de troubler la confiance du public à l’égard des chaînes de TV et du web. La mise au point d’une technologie d’authentification de l’origine des images utilisées pour l’information d’actualité pourrait garantir la crédibilité des acteurs professionnels de la diffusion des informations d’actualité auprès du public, notamment les journaux télévisés des chaînes généralistes et les programmes des chaînes d’information continue.

Voir le support de la présentation

Voir le site web : https://pro.sony/fr_FR/

BTS-AV : adapter la formation initiale aux évolutions des métiers techniques audiovisuels

L’association Luminance, regroupant les responsables de formation en charge des filières de Technicien Supérieur en AudioVisuel (BTS-AV) organisait son assemblée annuelle les 3 et 4 février dernier au lycée J.Prévert de Boulogne-Billancourt. Pour rappel, le BTS audiovisuel a été créé en 1984 afin de préparer aux métiers techniques opérationnels du secteur audiovisuel, avec un choix de cinq options de spécialisation :

Représentants la FICAM, P.SOUCLIER & F.MARGUILLARD ont participé dans ce contexte à une réunion au cours de laquelle il a été notamment question de la nécessité de faire évoluer le BTS-AV, pour l’adapter aux évolutions technologiques et aux demandes des employeurs. A l’issue de cet échange, il a été convenu d’inviter à la commission technique de la FICAM, Mr RANAIVOSON (BTS-AV de Boulogne-Billancourt) et Mr BLANCHARD (BTS-AV de Noisy-le-Grand), ainsi que Mr BROWET (inspecteur de l’Education Nationale en charge des BTS-AV pour la zone nord-ouest).

P.SOUCLIER rappelle qu’un groupe de travail a été constitué en 2019 à la FICAM afin de mener une étude sur l’adaptation du programme de BTS-AV option TIEE aux avancées technologiques qui portent sur les équipements, infrastructures et services en cloud. Cette démarche était notamment motivée en raison des évolutions rapides des technologies de transport et d’infrastructures de réseaux numériques (vidéo sur IP au standard ST2110). Ce travail collaboratif s’est conclu par la rédaction d’un document référentiel de formation de l’option TIEE. Ce document, publié sur le site de la FICAM, a été transmis en 2020 à Mr F.BERERA, à l’époque inspecteur général de l’Éducation Nationale en charge des BTS audiovisuels. Il apparaît que cette demande d’évolution est restée sans suite.

Mr BROWET signale par ailleurs une autre initiative de nature comparable, plus récente, engagée par la CPNEF-AV sous la forme d’un “Dossier d’opportunité en vue de la rénovation du Diplôme BTS Métiers de l’audiovisuel”. Ce dossier a été transmis 2023 à une interlocutrice référente de l’E.N. en charge de l’ingénierie des diplômes. Il a été à l’époque considéré que ce dossier n’était pas suffisamment étayé pour mobiliser la commission chargée d’étudier les refontes de diplômes d’enseignement supérieur.

Mrs BROWET, BLANCHARD & RANAIVOSON considèrent que le projet d’évolution du BTS-AV doit être mené simultanément pour les différentes options en vigueur. Ce projet suscite par ailleurs deux questions préalables:

  • La segmentation actuelle en cinq spécialités, et la définition des cinq options sont-elles toujours pertinentes pour préparer aux métiers de la gestion, de l’édition et de la distribution des contenus audiovisuels multimédias ?
  • Le positionnement du cursus diplômant à niveau Bac+2 (niveau 5 du RNCP) doit-il être maintenu ? Une durée de formation de 3 années et un diplôme de niveau 6 (équivalent licence Pro AV) sont-ils souhaitables ? Tenant compte de l’étendue des connaissances informatiques (logiciels, codages, réseaux, cloud…) qui sont agrégées aux pratiques des métiers audiovisuels sous l’effet de leur transformation numérique.

Mr BROWET indique qu’un chantier de rénovation d’un cursus de BTS peut être initiée par le ministère de l’E.N. en réponse à la demande d’une organisation représentative du secteur industriel concerné, formalisée par une “note d’opportunité”. Il précise que le contenu de la note d’opportunité rédigée en 2023 par la CPNEF-AV est un constat intéressant qui doit être actualisé et complété par l’inventaire des connaissances et savoir-faire techniques établi par la FICAM. Il invite les deux organisations à travailler conjointement à l’élaboration d’une nouvelle version plus argumentée de la note d’opportunité attendue, qui pourrait être jugée recevable en 2025.

F.MONTAGNARD rappelle que la CST mène de son côté une enquête sur l’évolution des métiers techniques de l’image et du son, appelée DIACTIS, qui s’adresse à la fois aux techniciens, aux employeurs et aux centres de formation. Voir la page décrivant DIACTIS sur le site de la FICAM

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