Commission Technique : compte-rendu de la réunion du 10 Janvier 2025

Cette réunion s’est déroulée en présence dans les locaux de la FICAM à Paris et simultanément en visiophonie par internet, avec la participation de :

Michael AFLALO	Moments-Lab
Mathieu ARNOULD	VidéoMenthe/ EoleMenthe
Béatrice BAUWENS	MPC – FICAM
Xavier FERRAND	Alhambra studio
Fabrice GUILBAUD	_
Laurent HERITIER	Transpalux
Pierre JACQUET	Titra-films
Hans-Nikolas LOCHER	CST
Fabien MARGUILLARD	FICAM
Jean-Michel MERCIER	Moments-Lab
Xavier MUNIER	VidéoMenthe/ EoleMenthe
Christophe NELSON	INA
Ngamou RANAIVOSON	BTS-lycée Prévert Boulogne-Billancourt
Pascal SOUCLIER	IIFA

Revue des évènements et actualités du secteur audiovisuel au cours des mois de Décembre et Janvier

• Le département Broadcast de la CST organisait le 5 décembre une réunion plénière. Un bilan positif a été tiré de la journée de conférences organisée dans le cadre du SATIS. Le groupe de travail “PAD– UHD” prévoit une première rédaction, au printemps prochain, des spécifications techniques des fichiers vidéo UHD de programmes livrables aux diffuseurs; cette version du document sera soumise pour approbation aux éditeurs des chaînes de TV françaises. Un autre GdT dédié au HDR prépare de son coté un glossaire des traitements de contraste étendu qui est rédigé en anglais dans sa version initiale, et qui sera ensuite traduit en français. Enfin, le GdT sur le standard ST2110 de transport vidéo sur IP se concentre sur la problématique de transmission et de signalisation des sous-titres dans le flux vidéo, sur la base des informations fournie dans la section du document de standardisation référencée ST2110-43.
• Le département “Immersion et Temps Réel” de la CST organisait une réunion de ses membres le 10 décembre. Ce département prévoit de publier au printemps prochain, à l’occasion du festival de Cannes, un guide pratique consacré aux principes et applications du tournage en décors virtuel. Frédéric FERMON, responsable de ce département, est intervenu à l’occasion de la dernière réunion de la commission technique pour présenter ce projet; il souhaiterait dans ce cadre associer en tant que contributeurs des représentants de sociétés prestataires en production virtuelle (VP) membres de la FICAM. N’hésitez pas à contacter <ffermon.cst@gmail.com> pour en savoir plus sur cette initiative, si vous souhaitez participer à la rédaction des articles qui constitueront ce guide.

Eolementhe : une plateforme collaborative au service des médias

Xavier MUNIER : Vidéomenthe, créée en 2008 par Muriel LEBELLAC, est un éditeur et distributeur français spécialisé dans les outils logiciels  dédiées aux fichiers médias. Son équipe est constituée à ce jour d’une dizaine de collaborateurs. La société montpelliéraine a récemment rejoint le groupe français SoftNext dont fait partie la société d’édition logicielle PCI. En complément de son activité historique de distribution de progiciels, Vidéomenthe a développé une activité d’édition de logiciels, avec VideomentheCloud, une plateforme d’échange de fichiers sécurisé et accéléré, et Eolementhe.

La plateforme collaborative Eolementhe permet aux professionnels de l’audiovisuel de traiter et livrer leurs fichiers médias à travers une interface simple et intuitive. Eolementhe couvre la chaîne de traitement des médias avec plusieurs fonctions :

• montage vidéo avec EoleEdit
• transcodage
• contrôle de qualité
• loudness
• métadonnées techniques et éditoriales
• annotation vidéo avec EolePreview
• sous-titrage multilingue et SME avec EoleCC : transcription et traduction automatique des sous-titres, avec une option de revue par des traducteurs et sous-titreurs pro. EoleCC offre des paramétrages dédiés aux nombres de caractères par ligne, délai (exprimé en nombre d’images) séparant l’affichage de deux sous-titres…., etc
• watermarking pour la mesure d’audience,
• Intelligence Artificielle
• livraison par transport de fichier en réseau, etc…

Eolementhe peut être proposée en versions SaaS ou On-Premise. La plateforme rend possible la combinaison de processus automatisés et d’actions manuelles collaboratives, pour exécuter des traitements unitaires ou séquentiels sur des médias : par exemple , la fabrication d’un fichier PAD avec transcodage, contrôle de qualité avec plans de tests prêts à l’emploi, validation éditoriale collaborative et livraison.

Eolementhe est hébergé dans le cloud Azure de Microsoft pour répondre aux besoins d’activation et re-dimensionnement rapide des services de traitements des médias professionnels. La plateforme propose un choix de plusieurs outils pour une même fonction : logiciels de transcodage (Harmonic, Capella, Ffmpeg…), de QC automatique (Interra, MediaInfo…), de transfert de fichiers (Signiant, Aspera, FTP…), de tatouage par watermarking (Kantar Media), de contrôle audio de Loudness (Minnetonka…), ou encore d’édition de métadonnées en conformité avec les normes en vigueur…

Eolementhe accède à des espaces de stockage de masse numérique en cloud qui sont dédiés aux médias par des fournisseurs divers, comme Amazon, Google, Microsoft,…

Le modèle de facturation Eolementhe est flexible et s’adapte aux contraintes de ses utilisateurs :

• en PayG : sur mesure pour un projet ponctuel, ou via des packs prêts à l’emploi (EoleTransco, EoleQC, EoleCC, EoleSME)
• par abonnement à la durée, pouvant être mensuel ou annuel

Eolementhe est une plateforme « à la demande » qui permet chaque client de composer son offre en fonction de ses besoins et de son infrastructure en place. Les principaux critères pris en compte sont :

• les fonctionnalités requises,
• le nombre d’utilisateurs,
• le recours à une copie du média en haute ou basse résolution selon la nature des traitements à appliquer (ex : HR pour transcodage, LR pour transcription et sous-titrage),
• les durées et définitions des médias vidéo (HD, UHD, HDR, le poids des fichiers à traiter impactant la charge de leur transport en réseau par des outils spécialisés, ainsi que le volume de stockage occupé chez un hébergeur en cloud).

Eolementhe permet de fluidifier la collaboration entre les différents prestataires techniques et leurs clients, opérateurs de diffusion TV ou de plateformes VOD, grâce à une interface conçues pour les exploitants, et à un modèle économique adapté.

MXT-1.5 de Moments-Lab : une IA de reconnaissance multimodale au service des médias professionnels

Michael AFLALO : Moments-Lab est une société française qui a été fondée en 2017 à l’initiative de deux frères, Philippe et Frédéric PETITPONT, qui présentaient des compétences professionnelles complémentaires, puisque l’un est issu du domaine de l’ingénie vidéo broadcast, alors que l’autre est spécialisé dans le développement d’application numérique. A ses débuts, la société adressait plus particulièrement les besoins d’indexation des médias d’information d’actualité, et s’appelait alors Newsbridge. Elle a ensuite changé de nom pour devenir Moments-Lab en s’ouvrant à la demande de gestion de métadonnées et de recherche des instants signifiant (“moments“) pour tous les types de contenus (news, sports, divertissements, institutionnels…). La société s’est rapidement développée en France et à l’international, et compte à ce jour environ 3000 utilisateurs dans le monde; elle emploi une soixantaine de personnes.

Moments-Lab est un service de type SaaS, hébergé en cloud par AWS, qui propose une solution d’indexation automatique des médias vidéo selon différents modes; elle est dite “multimodale”. Ce service permet avant tout de découper les contenus des programmes enregistrés qui lui sont soumis en différentes unités de durée, selon des critères adaptés aux besoins des utilisateurs: il s’agit des plans, séquences, chapitres, instants, qui permettent ensuite de générer automatiquement, grâce à des algorithmes d’ IA, des renseignements divers sur les contenus portés par ces différents moments présents dans les fichiers médias vidéo. L’application met en oeuvre des processus automatiques de reconnaissance divers; les résultats de ces traitements peuvent toujours être modifiés ou complétés par l’utilisateur qui reste décisionnaire. Le découpage automatique des plans, le regroupement de plans en séquences, ou en instants personnalisés, la détection de soundbite (extraits sonores de paroles-clés d’un discours) font l’objet de bornages temporels (InPoint /OutPoint) qui peuvent être modifiés à la demande. La détection automatique de la ou des langue(s) parlée(s), celle des changements d’interlocuteurs (diarisation), la transcription sonore de la voix en texte, la traduction linguistique de la transcription opérée dans la langue d’origine, la reconnaissance faciale des intervenants (via la base de données IPTC), la reconnaissance des objets et symboles, celle des types de cadrage de l’image (large, moyen serré, gros-plan) sont autant de critères d’indexation complémentaires (tag) qui abondent le flux de documentation du contenu linaire.

Moments-Lab peut être mis en oeuvre dans un mode nominal de documentation, appelé Just Index, dans le quel les tags et index générés sont transmis via une API à la base de données d’un MAM.

Le mode Media-Hub permet à l’utilisateur de constituer un panier virtuel (cart), regroupant une sélection de moments de médias qui répondent à des critères de recherches déterminés. Les médias des séquences ou extraits vidéo sélectionnés peuvent alors être envoyés par une application de transport en réseau comme LucidLink vers un destinataire distant, pour un montage à réaliser sur une station Premiere, FinalCut, Media-Composer, ou Dalet. Si les médias d’origine en haute résolution (master-clips) sont stockés chez l’utilisateur, une réconciliation peut alors être réalisée à partir des données de bornage des sub-clips (In-Point/Out-Point) générées par la sélection des extraits pertinents pour la recherche.

Fonctionnant intégralement en cloud, une autre configuration nommée Live Asset Management combine à la fois la capture de flux en streaming pour assurer l’enregistrement de contenus vidéo en direct, et l’indexation automatique en temps réel de ces contenus. Le travail de réutilisation des extraits pertinents peut débuter alors même que la réception de l’évènement en direct n’est pas encore terminée.

Enfin, la configuration Media MarketPlace apporte en mode web un service complémentaire qui améliore la “retrouvabilité” et permet la monétisation des contenus; elle permet aux producteurs et détenteurs de droits audiovisuels de générer de nouveaux revenus, en constituant un catalogue de programmes disponibles et en disposant d’une place de marché en accès contrôlé pour vendre des contenus vidéo via internet.

BTS-AV : enjeux de formation aux métiers techniques audiovisuels

Ngamou RANAIVOSON (responsable de la filière BTS-AV option TIEE au lycée Jacques Prévert à Boulogne Billancourt, représentant de l’association “Luminance”) : le Brevet de Technicien Supérieur est un programme de formation supérieure de niveau bac+2 qui dépend de l’Education Nationale. Créée en 1984, la spécialité du BTS destinée aux métiers techniques AudioVisuels (BTS-AV) – a été déclinée en cinq options répondant aux attentes des différentes filières du secteur des médias audiovisuels, et couvrant les besoins de la gestion, de l’édition et de la distribution des contenus. Ces cinq options sont :

• Gestion de la Production
• Métiers de l’Image
• Montage & Postproduction
• Métiers du Son
• Technique d’Ingénierie & d’Exploitation des Equipements (TIEE)

Les activités techniques du secteur des médias audiovisuels sont notoirement impactées par une évolution très rapide et continue des technologies numériques. Tout comme l’adaptation des outils, des processus et des professionnels en poste dans les entreprises, les programmes de formations préparant à ces métiers nécessitent une mise à jour régulière afin de s’adapter aux progrès techniques des outils et systèmes, et de ne pas être en retard par rapport aux besoins des entreprises qui emploient des techniciens qualifiés. Cette réactualisation s’opère tous les cinq ans environs, et fait l’objet d’un travail collaboratif d’inventaire réalisé par un groupe de travail dédié qui se constituent spécialement au sein de la FICAM qui est l’organisation professionnelle représentative du secteur de la prestation techniques audio-vidéo.

Les proviseurs et responsables pédagogiques des BTS-AV du domaine public sont réunis au sein d’une association appelée “Luminance”; cette association se réunira les 3 et 4 février prochain au lycée de Boulogne-Billancourt; l’un des sujets de discussion prévu à cette occasion sera le besoin de réactualisation des programmes d’enseignements des différentes options du BTS-AV. Ce besoin s’est notamment manifesté pour l’option TIEE en raison des évolutions des technologies de transport et d’infrastructures de réseaux numériques (vidéo sur IP au standard ST2110).

Le précédent exercice de réactualisation du référentiel de formation du BTS-AV TIEE a été réalisé en 2020 à l’issue d’une étude menée par un groupe de travail de la FICAM constitué de représentants d’entreprises et piloté par P.SOUCLIER. Une enquête avait été réalisée à l’époque par internet au moyen d’un questionnaire en ligne soumis aux employeurs. La synthèse des réponses collectées avait permis la mise à jour du document référentiel qui est publié sur le site de la FICAM et qui avait été transmis à Mr BERERA, à l’époque inspecteur général de l’Éducation Nationale en charge des BTS Audiovisuels.

B.BAUWENS propose de réitérer ce travail en 2025 en reconstituant un nouveau groupe au sein de la FICAM. C.NELSON propose la contribution de Olivier DESMARET qui est en charge des BTS-AV enseignés à l’INA en collaboration avec le lycée Evariste Galois de Noisy-le-Grand. P.SOUCLIER et F.MARGUILLARD sont invités à participer à la réunion organisée par l’association Luminance le lundi 3 février. F.MARGUILLARD suggère d’utiliser la nomenclature du glossaire GOTTAM comme un support pour l’édition du futur référentiel; ce glossaire web est basé sur une structuration en sous-domaines spécialisés, et il met en relation des groupes de termes qui sont connexes à une notion de référence .